Dans ce nouvel épisode, je vous propose une rencontre avec DAWA SHERPA "la légende du Trail".
DAWA SHERPA « La légende du Trail »
Dans ce nouvel épisode de Trail Story podcast, je vous propose une rencontre avec DAWA SHERPA la légende du Trail. Ce coureur Népalais né dans les montagnes de l’Everest, est devenu, en quelques années, l’un des meilleurs coureurs d’ultra-trail. Issu d’une famille de neuf enfants, il entre à l’âge de 6 ans, dans un monastère où il apprend le bouddhisme, les arts martiaux et la méditation. Dawa participe à sa première course à l’âge de 25 ans en suisse. En 2002, le Comité olympique népalais le contacte pour lui proposer d’apprendre le ski de fond. Dawa apprend donc le ski de fond et devient le porte-drapeau et le seul représentant du Népal aux J.O. En 2014, il participe, pour la troisième fois, aux Jeux Olympiques à Sotchi. Entre temps il a remporté des centaines de courses dont le mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc en 2003. Son éternel sourire, son état d’esprit et son sens du partage ont fait de lui une légende du Trail. Dawa est considéré comme l’un des contributeurs historique de « L’esprit Trail ».
Etes-vous prêts à découvrir la légende du Trail Dachhiri Dawa Sherpa ?
🎧Bonne écoute à toutes et tous
L’histoire de Dawa
Dawa Dachhiri Sherpa naît le 3 novembre 1969 à Chulemo-Taksind, un petit village situé dans le Nord-Est du Népal. À l’âge de 7 ans, il décide d’entrer dans un monastère situé à quelques kilomètres de son village : « J’étais attiré et fasciné par le bouddhisme, que mes parents pratiquaient, et qui m’influence encore aujourd’hui. » Une forme de spiritualité comportant deux disciplines majeures, que sont les arts martiaux et la méditation. « La méditation, telle que je l’ai pratiquée, n’a rien à voir avec le fait de fermer les yeux 10 minutes après manger ou avant d’aller se coucher. C’est une technique qui nécessite un long temps de préparation. Pour vous donner une idée, lorsque je méditais au monastère, cela me prenait 3 mois de préparation pour 5 jours d’éveil. » Force est de constater que Dawa a su en tirer beaucoup de bénéfices, parmi lesquels un rapport sain à la compétition : « Tout ce processus introspectif, et religieux, à nourri et façonné ma mentalité de sportif. »
Alors qu’il n’a que 13 ans, Dawa doit s’occuper de toute sa famille, suite à la mort de son père. Peu de temps après, il part décrocher son premier job : « Mon frère travaillait dans une agence touristique, et je l’ai rejoint pour ensuite passer mon diplôme de guide. » C’est là que les choses sérieuses commencent. Il fait ses premiers treks où il surprend par son aisance et sa maîtrise. Rapidement, il apprend l’anglais auprès des touristes, notamment grâce à une néerlandaise qui lui dispense quelques cours. Une rencontre fortuite et décisive, au même titre que celle qu’il fait avec un groupe d’alpinistes Suisses en 1994. Ces derniers organisent une course, la première à laquelle Dawa participe. Il finit deuxième, juste après son frère. C’est le début d’une longue histoire d’amour entre le Népalais et ce qui deviendra sa passion pour l’ultra-trail
Dawa enchaîne les courses et se fait un nom dans le milieu. Tout le monde, y compris le gouvernement népalais qui contacte l’athlète, en 2002, pour lui demander de porter les couleurs du drapeau aux JO de Turin. Jusqu’ici tout va bien, sauf que le Comité Népalais souhaite voir Dawa concourir dans la catégorie ski alpin : « J’ai dit oui, avec grand plaisir, et animé par un sentiment de curiosité (…) Puis, dans un second temps, je me suis posé tout un tas de questions. Je ne connaissais rien au ski de fond et je ne savais absolument pas ce que je devais faire. Du coup, j’ai appris à skier du jour au lendemain, et je me suis entraîné durant les 15 jours qui ont précédé les JO. » Ça peut paraître complètement dingue, mais pas pour Dawa qui finit 94ème dans la catégorie ski classique, heureux et fier d’avoir servi son pays.Il revient au Trail un an plus tard, il inaugure – et remporte – le premier UTMB de l’histoire. Avec un temps record de 20h et 5 minutes pour 170 km de parcours, dont 10 000 mètres en dénivelé positif. Une prouesse spectaculaire que l’intéressé relativise, comme à son habitude : « C’était une belle aventure. À l’époque il n’existait pas de course aussi longue, et l’on ne savait pas vraiment où on allait. Pour tout vous dire, je suis parti sans me poser de questions. J’ai fait comme j’ai pu, sans forcément me donner à fond (…) Je ne suis pas spécialement fier, mais plutôt content d’y avoir participé. Cela vaut aussi pour tous les autres trails que j’ai pu réaliser, en sachant que, la course à pieds de façon générale, reste pour moi un loisir. » Une façon d’appréhender cette discipline qui va de pair avec la mentalité évoquée ci-dessus : « Je ne peux pas dire qu’un trail est meilleur qu’un autre, et quand je ne réussis pas, et bien je m’en vais encourager les autres coureurs tout en cherchant à profiter au mieux de la course, puisque c’est bien connu, et c’est ce que je pense au fond moi : l’essentiel c’est de participer. »
Moine, guide, maçon, coureur, skieur et parrain d’une association. Dawa a créé Association Dawa Sherpa pour intervenir au sein de Taksindu et Chhulemu, les villages de son enfance. Là-bas, grâce aux fonds récoltés par l’association, il dirige la création de dispensaires et d’écoles dans un pays où 43% de la population est analphabète. De nombreux enfants peuvent ainsi bénéficier gratuitement d’un accès à l’éducation, encadrés par un corps professoral spécialisé et qui n’hésite pas à mettre l’accent sur le sport et l’écologie : « Nous rassemblons des professeurs et tout le personnel nécessaire pour que ces enfants puissent suivre un enseignement normal, le but étant de leur apprendre le plus de choses possibles. » Une démarche humanitaire que Dawa compte étendre aux personnages âgées : « Actuellement nous sommes en train de mettre en place un centre pour personnes âgées, le 2ème du pays, que nous inaugurerons le 12 novembre prochain. » Un athlète exemplaire.